VS-A Korea participated Sinchon Youth Culture Basecamp as façade design & engineering, and now it becomes visible design as it is in construction process.
Source : https://www.batiactu.com/edito/a-drancy-renovation-thermique-raisonnee-400-logements-55661.php
G.N., le 04/03/2019 à 12:02
Drancy caserne Pichard © HFricout-Cassignol Architectes
Le cabinet Hélène Fricout-Cassignol Architectes est expert dans les interventions difficiles. Habitué à intervenir sur du tertiaire et des équipements de santé ou d'enseignement, il s'est lancé, en 2014, dans un projet de réhabilitation de logements complexe : celui de la caserne Pichard de Drancy (Seine-Saint-Denis). "Il s'agissait d'une consultation restreinte à 4 ou 5 cabinets d'architectes. Même si notre agence n'est pas spécialisée dans le logement, nous avions déjà travaillé avec la mairie", nous raconte Hélène Fricout-Cassignol. C'est un accord-cadre qui a défini l'ampleur de l'opération en fonction du budget, fixé à 14 M€ environ.
"La première phase a été celle d'un diagnostic très fort. Différents scénarios de travaux ont été proposés avec des détails et un chiffrage précis, ce qui a permis de choisir l'ampleur et la qualité de la rénovation", poursuit-elle. L'enjeu principal du projet est d'arriver à concilier la valeur patrimoniale des neuf immeubles, typiques des années 1970, et performance thermique satisfaisante (au-moins conforme à la RT 2012), tout en minimisant les nuisances pour les occupants des 412 logements… Conçus par le groupe ARP, il était décrit à l'époque de cette façon : "Un jeu de volumes dont l'animation est accentuée par le jeu des hauteurs". Les bâtiments sont constitués de panneaux préfabriqués béton et de panneaux métalliques, installés selon des lignes verticales, qui alternent avec des voiles porteurs béton. Hélène Fricout-Cassignol définit l'ensemble comme "des verticales fortes et des horizontales importantes dans le calepinage".
Drancy caserne Pichard © HFricout-Cassignol Architectes
Les panneaux préfabriqués béton ont été nettoyés et rénovés, afin de réparer les désordres constatés. Pour les protéger des intempéries, une lasure incolore a été appliquée, laissant leur couleur d'origine apparente. Leur isolation naturelle a été jugée suffisante pour ne pas intervenir sur cet aspect. Les panneaux menuisés métalliques, quant à eux, ont été intégralement remplacés par des éléments performants, assemblés en usine et montés d'un bloc. "Les allèges ont des teintes irisées qui changent de couleur suivant la luminosité et l'heure du jour. Elles passent du noir au doré", nous révèle l'architecte. Les loggias seront toutes fermées par des baies vitrées, afin de constituer de véritables espaces à vivre, entre intérieur et extérieur, sortes de mini-jardins d'hiver. Quant aux voiles bétons qui constituent les pignons, ils ont été isolés par l'extérieur au moyen de laine de roche sous enduit à la chaux. L'ensemble des toitures a été refait, y compris les édicules techniques.
Drancy caserne Picharg © HFricout-Cassignol Architectes
Le chantier s'étalera sur trois années en tout, selon un phasage précis adapté aux financements annuels. Son organisation a concilié des techniques d'échafaudage classique, pour le ravalement des panneaux préfabriqués en béton, et méthodes de préfabrication associée au levage, pour les panneaux de menuiserie en métal. Ces étapes réalisées au moyen de nacelles élévatrices ont permis de limiter l'impact sur la vie des occupants. Des interventions à l'intérieur des appartements ont également concerné les émetteurs de chauffage, tous remplacés pour être plus performants. La deuxième phase de travaux, actuellement en cours, prendra 18 mois. Le bâtiment des officiers, plus bas et séparé des autres, sera le dernier à bénéficier d'une réhabilitation thermique.
A gauche l'état originel, à droite une partie rénovée. © HFricout-Cassignol Architectes
Hélène Fricout-Cassignol nous précise : "Parfois, le béton des panneaux préfabriqués ne présentait pas de feuillures, ce qui était un problème pour la mise en place des cassettes. Les voiles des pignons n'étaient pas toujours droits non plus, le travail d'époque n'était pas aussi précis qu'aujourd'hui". Autre difficulté sur un immeuble des années 1970 : la présence d'amiante, qui a été gérée par encapsulage ou traitement hors site, suivant les cas. Interrogée sur l'utilisation du BIM pour ce chantier, l'architecte nous répond : "L'ensemble a été modélisé en 3D, mais ce n'est pas du BIM. La maîtrise d'ouvrage n'était pas demandeuse". Elle s'interroge sur les nombreux changements d'interlocuteurs dans les services qui étaient ses interlocuteurs pour le projet, et notamment à la préfecture de police de Paris où quatre personnes se sont succédées au fil des ans. Une difficulté de plus à gérer pour la maîtrise d'œuvre obligée de composer avec des personnes n'ayant pas suivi le chantier depuis l'origine.
Drancy caserne Pichard © HFricout-Cassignol Architectes
Programme : réhabilitation énergétique de la caserne de gendarmerie Pichard
Maîtrise d'ouvrage : préfecture de police de Paris
Maîtrise d'œuvre : Hélène Fricout-Cassignol Architectes (mandataire et OPC)
Bureaux d'études : groupe Nox (TCE et économiste), VS-A (façades)
Entreprises intervenantes : ESTB (désamiantage, gros œuvre), ATS (menuiseries aluminium), Soprema (étanchéité)
Surfaces : 46.000 m² (neuf bâtiments)
Nombre de logements : 412 appartements
Budget : 14,5 M€ (HT)
Calendrier : diagnostic en 2014, consultation restreinte en 2016, chantier en 2018-2020
Objectif environnemental : conforme à la RT 2012
Drancy caserne Pichard © DR
Le vaste ensemble de bâtiments très verticaux, groupés de façon compacte afin de laisser la place à un vaste terrain de sport et d'entraînement au sud. On distingue en arrière plan la Cité de la Muette, vaste ensemble de logements sociaux en forme de "U" qui, lorsqu'elle était encore en construction dans les années 1940, a servi de camp d'internement avant la déportation vers l'Allemagne. Une proximité avec un bâtiment historique qui a imposé un travail avec les ABF.
Drancy caserne Pichard © HFricout-Cassignol Architectes
Les bâtiments avant rénovation. Menuiseries et éléments préfabriqués en béton, inchangés depuis 1973, ont bien vécu
Drancy caserne Pichard © HFricourt-Cassignol Architectes
Deux nacelles élévatrices ont permis d'intervenir sur tous les panneaux de menuiserie en aluminium, quels que soient leurs dimensions. Des plus petits (à gauche) aux plus grands (à droite).
Drancy caserne Pichard © Grégoire Noble
Le pied des immeubles ne sera pas touché, faute de budget. Mais l'isolation de la sous-face du 1er étage a été rénovée. Des éléments d'aluminium doré viennent rappeler les garde-corps présents à tous les étages.
Drancy caserne Pichard © Grégoire Noble
La première phase achevée (à gauche et à droite de l'image) sur les bâtiments A et C, laisse place à l'intervention sur le bâtiment B situé entre les deux. Une solution d'échafaudage classique vient supporter les ouvriers qui interviennent sur les éléments en béton.